Elsa Thomas est scénariste, réalisatrice et metteuse en scène. Elle est à l'initiative du projet Matcha Girl dont elle assure l'écriture et la mise en scène. Matcha Girl est un spectacle qui utilise la vidéo, l'immersion, la caméra pour rendre compte des relations père fille, à travers des rituels du thé.
Les SUBS sont un lieu patrimonial emblématique du territoire lyonnais. Ils accompagnent Elsa au sein du programme de professionnalisation intitulé Pépites et sont coproducteurs financiers du spectacle.
Elsa fait également partie du collectif Turbulentes! Ce collectif porte le projet de production du spectacle Matcha Girl ainsi que toutes les activités connexes.


Cérémonie et filiation
Une cérémonie du thé, comme une relation père-fille, est une histoire de tempête. La réalisatrice Elsa Thomas coud avec délicatesse ces deux récits dans une première création scénique en forme de film immersif, tourné en direct.
Fleur de thé pour célébrer une bonne nouvelle, thé rouge du Yunnan pour se concentrer, Cha No Yu pour faire le deuil d'un amour disparu: pour les initiés, le thé est bien plus qu'une boisson accompagnant des gâteaux secs. Fille d'un homme qui a consacré sa vie à cet art, Elsa Thomas est de ceux ci. Matcha Girl, sa première proposition scénique, invente une cérémonie de thé sur mesure ou cette tradition ancestrale se donne à voir, à sentir et à entendre, avec en filigrane un récit plus intime, et pourtant universel, celui d'une relation filiale entre un père et son enfant devenant grand.
Tous deux munis des mêmes ustensiles, le maître déploie ses gestes minutieux et un musicien, Louis Sureau, compose en live. Formée au cinéma, la jeune metteuse en scène capte des images en direct, et en joue avant de les projeter sur un écran à l'avant scène. Comme suspendant le temps, elle nous invite à pénétrer dans un univers plein de mystère, sans pour autant en révéler tous les secrets.
Le premier prépare le thé
Tout en suivant une étiquette minutieuse, il manipule l'eau qui se met à frémir, plusieurs thés rares et divers ustensiles. A côté de lui, armée de sa caméra, sa fille capte l'intérieur de la tasse. Ce qui conduit à l'apparition de véritables paysages dans le bol, filmés en gros plan et vidéo-projetés sur plusieurs écrans qui les entourent. Tous deux interviennent à la fois directement sur la source de l'image et sur le cadre, en manipulant la caméra, en décidant de la mise au point, de l'angle de vue, de la vitesse de défilement, du mouvement de la tasse, etc... Un monde végétal, liquide, s'élabore alors en direct et s'anime. Tantôt mer d'huile aux notes dorées, tantôt marécage verdâtre et mousseux. La caméra filme ce qui est trop petit pour être vu à l'oeil nu et l'oeil voit ce que la caméra ne filme pas: les gestes et postures du maître de thé, les effluves et les vagues de chaleur.
Le second musicien
Génère une grande diversité de sons captés par un hydrophone placé au fond de la tasse ou d'autres récipients, puis traités en direct par des machines électroniques.





